Portraits de presse

La Libre Belgique - 2019 - J'ai pris le pari volontaire de cultiver la joie.

Dans ce beau quartier de Bruxelles on dit j'habite au "soixante-dix". Les Français y ont élu domicile parce qu'il y a un côté parisien, haussmannien en réduction. Hôtels de maître, bars branchés, patisseries appétissantes, nos voisins du Sud s'y sentent chez eux.

La maison qu’Éric-Emmanuel Schmitt a choisi d’habiter est plutôt simple de l’extérieur. Aucune ostentation. A l’intérieur, on est frappé par la sérénité des lieux. Tous les murs sont doucement gris. Enfin ceux qui restent nus. Car la plupart sont garnis de livres. Des livres, des livres, des livres. Un décor rassurant, presque enivrant. Au premier étage, trône un piano quart-queue, une partition ouverte sur Chopin. Les vrais maîtres des lieux sont à quatre pattes : deux chiens vous inspectent puis vous libèrent, comme dans un aéroport. Il adore ses chiens, peut passer des heures à jouer avec eux, emportés dans d’invraisemblables cabrioles. Lorsqu’il part – très souvent – à l’étranger, son garde-chiens lui envoie chaque jour une vidéo de ses fidèles compagnons.

Pourquoi a-t-il choisi Bruxelles pour vivre ? Parce que Bruxelles cultive l’optimisme et Paris, le pessimisme. Dans un livre d’entretiens avec Catherine Lalanne, il a confié : « En Belgique, on vit ensemble, pas les uns contre les autres. »

E-ES est un homme comblé : auteur prolifique à succès, ses pièces en permanence jouées quelque part dans le monde. Sa joie est vitale ; il la cultive, elle émane de tout son être, il vous la propose, vous l’impose. Pourtant, des tourments, des gouffres, il en a. Il les évoque sans les nommer. On les devine, à son regard qui se brouille lorsqu’il évoque sa mère adorée. Ou les enfants qu’il n’a pas eus. Il évoque ses victoires, ses doutes, ses éblouissements. L’épisode le plus marquant, c’est sa seconde naissance, dans le Sahara : « J’y suis entrée en athée, j’en suis ressorti croyant. » Sûr de lui, il a la simplicité de donner du temps. Ce bien qu’il ne peut maîtriser, lui, fou de la rapidité. Mais il a l’élégance de ne pas montrer qu’il est pressé et de s’intéresser aux autres. Je crois que son empathie est réelle. Croire et non savoir : n’est-ce pas là son credo ?

Financial Times - 2010 - Mirrors take you by surprise

Le monde de l'éducation - 2008 - Un souvenir de grande solitude

Psychologie - 2007 - « Un optimiste lucide »

Les Cahiers de la Maison Jean Vilar - 2007 - La malédiction du succès

Contact L'encyclopédie de la création - 2005 - Invité : Eric-Emmanuel Schmitt

Lire - 2004 - Philosophe clandestin

Le Figaro - 2003 - Le garçon qui était d'ailleurs

La Croix - 2000 - Ce que j'écris me dépasse

Le Figaro - 1998 - L'auteur surdoué du théâtre d'aujourd'hui