Dans sa pièce, Egmont, Goethe demande expressément de la musique, réclamant plusieurs numéros orchestraux. D’abord, il fait chanter deux fois son héroïne, Claire, rédigeant deux poèmes, puis exige une musique pour sa mort.

Loin de s’arrêter là, il propose un mélodrame — c’est-à-dire de la musique sous la déclamation de l’acteur — pour le sommeil d’Egmont, puis une musique pour son rêve, enfin une « symphonie de la victoire » en conclusion.

Engagé par le Burgtheater de Vienne, enthousiasmé par la tragédie et son message de liberté, Beethoven respecta les souhaits du poète et ajouta, de son propre chef, une ouverture, puis 4 entractes. Après son unique opéra Fidelio, la Musique de scène d’Egmont constitue sa deuxième œuvre importante pour les planches, et un chef-d’œuvre.

Du vivant de Beethoven, on joua la pièce avec sa musique, tel un film, mais on désira aussi très vite écouter la musique en concert. La difficulté fut alors de trouver un texte, dit par un récitant, qui liât les morceaux. Depuis deux siècles, plusieurs versions sont apparues. Éric-Emmanuel Schmitt, à qui l’Orchestre National de Belgique avait simplement demandé d’interpréter le récitant en janvier 2019, les a toutes lues et s’est avoué déçu, les estimant désincarnées, floues, et antithéâtrales. Repartant donc de l’originel, la tragédie de Goethe, il a écrit une narration qui permet de saisir le génie théâtral de Beethoven en remettant chaque composition dans sa situation dramatique.

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