Mémoires d'un tricheur

Résumé

De Sacha GUITRY
Adaptation Eric-Emmanuel SCHMITT

À dix ans, Alex perd sa famille, intoxiquée par un plat de champignons. Lui survit, car il avait été privé de repas pour avoir volé deux francs dans la caisse du magasin paternel. Son larcin l’a sauvé de la mort tandis que l’honnêteté a tué les siens ! Si seul le crime paie, pas étonnant qu’il ait une étrange conception du monde, se convertisse à la tricherie, en amour comme au Casino… Il nous raconte sa vie rocambolesque. Qu’est-il devenu ?

 

NOTE DE L'ADAPTATEUR


                 Sacha Guitry pâtit d’une image fausse. On le voit comme un grand bourgeois écrivant un théâtre bourgeois pour la bourgeoisie. En réalité, il en est le poil à gratter. Jeune, fou, insolent, amoral, il casse les conventions, déborde de fantaisie et n’a peur de rien – sinon de déplaire –, mais il sait qu’on plaît aussi en choquant. Mémoires d’un tricheur, son unique roman, représente le sommet de cette liberté.


Eric-Emmanuel Schmitt

Critiques

France Bleu - « Deux talents réunis! »

https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-capitale/107-1/olivier-lejeune-et-eric-emmanuel-schmitt

AFP - « Une adaptation très réussie d'Eric-Emmanuel Schmitt »

"Quel plaisir de jouer son idole!": Olivier Lejeune, artiste caméléon à la fois comédien et chansonnier, reprend "Mémoires d'un tricheur", le premier roman de Sacha Guitry, dans une adaptation très réussie d'Eric-Emmanuel Schmitt.

Dans la pièce qu'il joue au Théâtre Rive-Gauche à Paris, Lejeune campe Alex, un joueur invétéré et amateur de ficelles malhonnêtes, qui fait le bilan de sa vie.

Publié en 1935 et adapté aussi au cinéma, le roman de Sacha Guitry est un éloge transgressif des bienfaits de l'escroquerie.

"J’étais vivant car j’avais volé... De là à conclure que les autres sont morts parce qu’ils étaient honnêtes", clame le personnage. En amour comme au casino, Alex se convertira à la tricherie, convaincu que seul le crime paie.

"Par sa force de création et d'écriture, Guitry est toujours le seigneur du théâtre parisien. Pour un comédien, revisiter ses textes novateurs, c'est une cure de cellules fraîches!", confie à l'AFP Olivier Lejeune, 66 ans, plongé pour la troisième fois dans l'univers du célèbre auteur.

Enfant, puni pour un petit larcin, le personnage principal a été privé de la poêlée aux champignons qui décimera sa famille.

"Avec cette pièce, Guitry nous raconte avec ironie, sans amertume ni regrets, cette vie rocambolesque. Malgré tout, Alex a su rester beau joueur", souligne Olivier Lejeune.

En 2016, Olivier Lejeune a été à l'affiche de "Une Folie", pièce sur le divorce, aux côtés de Lola Dewaere et Manuel Gélin. Auparavant, le comédien s'était illustré dans "Le Nouveau testament" que Guitry a porté à l'écran en 1936.

Pour "Mémoires d'un tricheur", Eric-Emmanuel Schmitt fait une adaptation fluide réduite à 75 minutes et adaptée aux représentations de 19H00, d'avant-dîner.

Très à l'aise dans les mots de son auteur favori, Olivier Lejeune partage l'affiche avec Sylvain Katan qui livre une vraie performance en incarnant une kyrielle de personnages secondaires, hommes et femmes.

Dès le tomber de rideau, Olivier Lejeune traverse Paris et enchaîne en mode chansonnier sur la scène du Don Camilo, dont il est le doyen depuis 1974, avec un one man show politique, "Mieux vaut en rire", sans cesse réactualisé qu'il joue aussi en tournée.

Dans les années 1970, le comédien formé au Centre dramatique de la Rue Blanche, à Paris, a connu un grand succès avec Patrick Green dans un duo spécialisé dans les parodies politiques. 

Olivier Lejeune sera bientôt à l'affiche de "Edmond", long métrage adapté de la pièce à succès éponyme sur Edmond Rostand, signée Alexis Michalik. 

Au Balcon - « Fascinés! »

Un texte de Sacha Guitry prenant et amusant.

Un homme jovial et malicieux nous raconte comment il s’est fait prendre dans l’engrenage du mensonge et de la triche. Il assume totalement ce pan de sa personnalité, sa morale à géométrie variable, s’en vante à coeur joie.

Son récit est truffé de jeux de mots et de traits d’humour un peu passés. Ce côté suranné plein de charme est accentué avec le second rôle qui accompagne le talentueux Olivier Lejeune. Il sur-joue, caricature une multitude de personnages. Un clown.

Notre attention ne baisse jamais car les rebondissements sont nombreux et nous sommes fascinés par la vie atypique de notre héros.

La fin arrive de manière très soudaine mais nous sortons du théâtre heureux de ce bon moment.

Paris sur scène - « Un spectacle d'une rare qualité »


Tout commence par une projection en noir et blanc du générique de la pièce présenté par Sacha GUIJEUNE Ensuite Olivier LEJEUNE nous fait découvrir l'univers du jeu en nous contant l'histoire d'un tricheur. Dans un décor sobre, «  l'homme à la mémoire prodigieuse «  nous fait vivre cette vie hors normes avec la complicité de Sylvain KATAN aux multiples rôles. Une interprétation fluide et drôle à la fois.  »Tricher n'est pas voler », on finirait presque à y croire tant on s'attache au personnage atypique sous la plume de Sacha GUITRY.
ALEX perd sa famille intoxiquée par un plat de champignons mais il survit car il avait été privé de repas pour avoir volé deux francs dans la caisse du magasin paternel : son larcin l’a sauvé de la mort tandis que l’honnêteté a tué les siens
Si seul le crime paie, pas étonnant qu’il ait une étrange conception du monde, se convertisse à la tricherie en amour comme au Casino
Il nous raconte sa vie rocambolesque. Qu’est-il devenu ?
Sur un texte joyeusement polisson Olivier LEJEUNE prend un malin plaisir à nous embarquer dans l'histoire de cette vie de joueur que l’on pourrait croire écrite pour lui car Olivier LEJEUNE a l’œil qui frise et le sourire légèrement coquin et son partenaire – Sylvain KATAN – nous fait rire à chacune de ses apparitions

Ce duo de comédiens est un régal à déguster sans modération

Une pièce au charme délicieusement désuet, magistralement interprétée par le sémillant Olivier LEJEUNE.

Quand Eric-Emmanuel SCHMITT adapte un roman de Sacha GUITRY c'est ajouter du talent au talent et cela donne un spectacle d'une rare qualité.

L'esprit de Sacha GUITRY est là : la verve, la légère emphase, l'humour parfois grinçant un rien désabusé, rien ne manque.

Nous passons un excellent moment au THEATRE RIVE GAUCHE pour un théâtre de qualité.

François BERRY

Critiques des blogs

De la cour au jardin - « Un spectacle délicat, qui se déguste avec gourmandise »

C'est l'histoire d'un homme qui a très vite compris que pour réussir dans la vie, il fallait tricher.
En effet, à l'âge de dix ans, il a vu onze membres de sa famille décimés par une omelette aux champignons vénéneux.
Lui en réchappa, privé de dîner qu'il était pour avoir volé dans la caisse du magasin familial pour s'acheter des billes.
Dès lors, à quoi bon être honnête, je vous le demande un peu ?


Voici donc le début du roman (le seul) écrit par Sacha Guitry.
Eric-Emmanuel Schmitt, l'auteur à succès par ailleurs directeur artistique du théâtre Rive-Gauche a décidé d'adapter et de mettre en scène cette œuvre.


La pièce commence, mais au grand étonnement des spectateurs, ce ne sera pas par du théâtre.
C'est une séquence cinématographique qui ouvre le spectacle.

Du ciné à l'ancienne, en noir et blanc, avec des rayures sur la bobine et les indispensables cartons intermédiaires.
Le maître à la voix traînante apparaît, incarné et imité par Olivier Lejeune, qui va présenter son compère sur scène Sylvain Katan, ainsi que toute l'équipe technique, au moyen de moult facéties.


Puis, la pièce commence véritablement.
Olivier Lejeune, donc, est ce tricheur qui raconte sa vie passée dans un lieu que nous ignorons. Nous ne savons pas où se déroule l'action. Quelques indices sonores nous laisseront présager qu'il est sur son lieu de travail.


Le comédien, pendant une heure et vingt minutes va dérouler impeccablement un long texte.
L'homme a du métier ainsi qu'une sacrée présence scénique.

Il est brillant, spirituel, élégant, charismatique au possible. 


Aucune difficulté à le suivre évoquer ses aventures et les péripéties arrivées dans les villes d'eau (ou pas) en général, et dans leur casino en particulier.


L'esprit Guitry est là, la verve, la légère emphase, l'humour parfois grinçant un rien désabusé, rien ne manque.

 

Et pourtant, Lejeune fait du Lejeune, à la différence du petit film du début.
Eric-Emmanuel Schmitt lui a évidemment demandé de ne pas singer Sacha.


Le metteur en scène a confié tous les autres rôles masculins ou féminins à Sylvain Katan qui bien souvent va déclencher des salves nourries de rire !
Il est vraiment drôle, changeant en permanence de costumes et de couvre-chefs. (J'avais beaucoup apprécié ce comédien la saison passée dans le Cabaret Liberté, mis en scène par Charlotte Rondelez au Poche-Montparnasse.)


Nous saurons évidemment à la fin de la pièce où se déroule l'action.
Ayant voulu arrêter de tricher, notre héros, désormais « rangé des affaires » ne peut s'empêcher de mettre en place un système destiné à forcer le hasard.
Un hasard à qui Guitry avait d'ailleurs dédié son roman.
Tricheur un jour, tricheur toujours ?

Ces Mémoires d'un tricheur laissent une très belle impression. C'est un spectacle délicat, qui se déguste avec gourmandise, à la différence de certaines omelettes aux champignons.

Yves POEY

Culture gourmande - « Un charme de pièce à l’ancienne »

Voilà l’histoire d’un personnage totalement atypique dont la vie est tirée d’un livre de Sacha Guitry qui a été adaptée et mise en scène au théâtre Rive Gauche par Eric Emmanuel Schmitt. Quand on est enfant et qu’on perd tous les membres de sa nombreuse famille d’un coup et qu’on est le seul rescapé car on était privé de manger des champignons pour avoir volé quelques pièces de monnaie, ça modifie votre vision du monde, non ? Voilà le début de la vie de notre héros.

Cette pièce dégage un charme de pièce à l’ancienne, mais c’est loin d’être péjoratif. Il y a un petit coté désuet très réussi, qui nous fait avoir beaucoup de tendresse pour ce tricheur. Il faut dire qu’il assume son caractère et défend avec conviction sa façon de voir les choses. Le rôle est tenu par un magnifique Olivier Lejeune (d’ailleurs, je me souviens de moi, ado au théâtre et d’avoir déjà dit qu’Olivier Lejeune était magnifique et c’était il y a… donc cet homme ne vieillit pas ou peu !) et avec un compère Sylvain Katan qui assure les multiples rôles qu’il endosse avec brio (gros fou rire avec la cougar de Monaco).

On ne s’ennuie pas un seul instant car la mise en scène est dynamique et les aventures de notre tricheur nous tiennent en haleine jusqu’à la fin. Sortie vivement recommandée pour toute la famille. 

Spectatif - « C’est réussi et délicieux »

« Nous étions douze à table. Du jour au lendemain, un plat de champignons me laissa seul au monde. » Voilà le point de départ d’une épopée magnifique du « self-made-man » d’un jeune homme des années trente qui revit devant nous en nous la contant, sa fabuleuse d’histoire de lucre et de luxe, d’amour et d’amitié, sans oublier le reste.

L’adaptation théâtrale par Éric-Emmanuel Schmitt de cet unique roman de Sacha Guitry, ciselée et fidèle, fait ressortir à merveille l’humour si original de l’auteur, sa verve doucereuse et piquante, son imaginaire extraordinaire et si proche à la fois que nous le retrouvons à nouveau, avec une gourmandise impatiente et un vif plaisir.

Un spectacle savoureux et drôle qui jongle avec les mots et les images dans une farandole de paradoxes, de sursauts et de rebondissements, faisant fi des conventions et livrant tout dans la confidence. C’est réussi et délicieux, nous nous y laissons prendre volontiers. Et toujours… ce ton badin et moqueur, élégant et léger.

Le roman publié en 1935, fut dédié, ne l’oublions surtout pas, à « l’un de mes meilleurs amis, le hasard ».

Cet homme qui raconte sa vie avec une espièglerie parfois sournoise mais toujours altière, qui dévoile et s’amuse de ses propres péripéties avec une courtoisie caustique et une ironie vacharde, semble s’être joué de tout. Du jeu jusqu’à tricher bien sûr, de l’amour jusqu’à s’en bruler les ailes, de l’argent jusqu’aux dettes. De la vie sans doute mais alors jusqu’à la croquer, comme le reste, à pleines dents.

LES MÉMOIRES D’UN TRICHEUR, entre confessions narquoises et réminiscences amusées, nous touchent autant qu’elles nous font rire. Cette narration sans concession pour le narrateur et ses contemporains est un chant d’amour à l’insouciance de vivre, aux détournements des usages et  aux bienfaits de la malhonnêteté... rien moins, quoique, enfin bon.

La mise en scène de Éric-Emmanuel Schmitt fait de cette narration ponctuée de scènes jouées un moment chaleureux et rieur. Bel hommage appuyé à Sacha Guitry par un générique de début très réussi, clins d’œil astucieux à la magie du jeu et de la triche, dédoublements adroits du personnage-narrateur et ses découpes de séquences entre passé et présent. La théâtralité de cette adaptation et son parti-pris de mise en scène se révèlent captivantes et joyeuses, respectant tout l’esprit du texte.

Olivier Lejeune brille d’élégance et de sympathie, nous rendant proche comme un ami son personnage extravagant. Sylvain Katan est d’une efficacité et d’une justesse remarquables dans ses multiples compositions. Chapeau bas, les artistes !

Un spectacle comme un de ces petits moments bonheur que le théâtre sait nous réserver. On en sort heureux, le sourire aux lèvres, le souvenir rempli de plaisirs.

Clic Info Spectacles - « Allez voir cette pièce, c’est un plaisir! »

Hier au théâtre Rive Gauche une pièce « Les mémoires d’un tricheur », adaptée du roman de Sacha Guitry. un homme d’âge mûr raconte le déroulement de sa vie, nous faisant voyager au fil des scènes et des lieux qui l’on vu devenir ce tricheur patenté, un vrai professionnel.

La pièce commence par une projection en noir et blanc du générique. Elle se joue dans un décor simple de trois panneaux qui changent avec l’évolution de l’histoire.

Une pièce très bien interprétée par Olivier Lejeune, brillant dans son rôle de tricheur repenti. J’ai été captivé par l’histoire elle-même qu’Olivier Lejeune réussit à faire vivre sous nos yeux, par les jeux de mots, l’ironie et les textes de Guitry, qui nous font découvrir l’univers du jeu en nous contant son histoire de tricheur.

Sylvain Katan interprète très bien la composition de tous ces personnages aussi fous dans un duo efficacement drôle et touchant.

Eric-Emmanuel Schmitt a fait une très belle mise en scène avec le jeu incroyable de ses personnages, fluide et drôle.

Allez voir cette pièce, c’est un plaisir et un amusement d’écouter ce tricheur raconter l’ironie de son histoire.

 

Hughes Marcouyau.