Madame Pylinska et le secret de Chopin

Résumé

Une pièce de / et jouée par Éric-Emmanuel Schmitt.

À la fois pédagogique et intime, ce récit initiatique poursuit la démarche entamée par l’écrivain dans Ma vie avec Mozart, immense succès d’édition international : les grands compositeurs ne sont pas que des compositeurs, mais des guides spirituels qui nous aident et nous apprennent à vivre…

Le spectacle, joué par l’auteur lui-même, mêle musique et théâtre car Nicolas Stavy, pianiste de réputation internationale, Prix Chopin à Varsovie, interprète des œuvres du génie franco-polonais

« - Madame Pylinska, quel est le secret de Chopin ?

- Il y a des secrets qu’il ne faut pas percer mais fréquenter : leur compagnie vous rend meilleur. »

 En suivant les cours de la tyrannique Madame Pylinska, le jeune Éric-Emmanuel cherche à comprendre le mystère de la musique de Chopin.

La Polonaise a de surprenantes façons d’expliquer le génie du musicien et la leçon de piano devient peu à peu apprentissage de la vie et de l’amour.

Critiques

Le Figaro - « Eric-Emmanuel Schmitt, humeurs heureuses »

Dans « Madame Pylinska et le secret de Chopin » qu’il joue accompagné par le pianiste virtuose Nicolas Stavy, l’écrivain se penche en souriant sur sa jeunesse.

Eric-Emmanuel Schmitt aime, de temps en temps, se risquer en scène. Quatre ans durant il a joué Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, de France aux Etats-Unis, du Canada au Liban en passant par l’Italie. Un de ses très beaux textes, Monsieur Ibrahim. Comme Oscar et la dame rose. Eric-Emmanuel Schmitt ne craint jamais de puiser dans sa vie même ou dans des expériences qu’il connaît de près. 

Il vient de consacrer à son enfance, à son adolescence, un très beau livre. La figure centrale en est sa mère. Une championne d’athlétisme, une femme forte et très aimante. On plonge dans la famille. On apprend à connaître son père, sa sœur, son entourage actuel. Journal d’un amour perdu (Albin Michel) est une histoire très bouleversante. Une part de récit autobiographique transfigurée par l’écriture, des aveux très sincères et des bouffées spirituelles, des scènes drôles. On a le cœur déchiré mais on rit parfois.

C’est aussi vers sa jeunesse qu’Eric-Emmanuel Schmitt se retourne pour nous raconter Madame Pylinska et le secret de Chopin. Le grand piano occupe le plateau côté jardin. A cour, un petit espace, hors scène, comme le bureau de l’écrivain qui raconte, un petit bureau d’étudiant. Au milieu, une sorte de salon, un fauteuil, un guéridon, un paravent.

Eric-Emmanuel Schmitt a grandi avec un piano, un mauvais piano droit, mais il l’avait un petit peu adopté, dompté…Admis rue d’Ulm, à l’école normale supérieure (ENS) en philosophie, bientôt agrégé, il a envie d’apprendre bien à jouer et contacte une professeure de piano, Madame Pylinska.

Elle est slave, elle roule les « r », elle est très excentrique, elle a une méthode bien à elle. Elle donne le sentiment de tout faire pour décourager ses élèves. Elle a un côté chaman, sinon sorcière ! Elle impose de bizarres exercices au jeune homme…

On rit beaucoup au cours du spectacle. Certains épisodes de ce chemin d’apprentissage sont très drôles. Mais comme toujours avec Eric-Emmanuel Schmitt, on est dans le sentiment. Dans le partage des émotions. 

On l’a dit, l’écrivain lui-même est en scène. Chemise blanche, pantalon noir, il enroule autour de son cou une sorte d’écharpe couleur de renard, et il est Madame Pylinska.

Il ne compose pas. Il demeure lui-même, avec sa forte présence, sa manière d’avoir une étincelle de joie dans l’œil. On l’a dit, il se contente de rouler les « r » et l’on entend cette femme aussi touchante que rugueuse !

Ce qui fait la force de la représentation, c’est la présence de Nicolas Stavy. Un pianiste très fin qui interprète des pages magnifiques de Frédéric Chopin. Des pages très difficiles. C’est superbe. 

On est loin d’un spectacle qui ferait alterner parole et musique. Il y a là un dialogue, une construction subtile. Les deux artistes se connaissent bien et, soulignons-le, Eric-Emmanuel Schmitt est un musicien véritable. Chopin n’est pas là pour illustrer. Il est la source et la structure. 

Pascal Faber signe une mise en scène délicate.  Un très beau moment accessible et exigeant, une merveilleuse nouvelle rencontre de Nicolas Stavy et d’Eric-Emmanuel Schmitt. Un grand moment à partager.

Armelle Héliot

Le Parisien - « Une caresse à l'âme et au cœur, un spectacle dont on sort comblé. »

Une caresse à l'âme et au cœur, un spectacle dont on sort comblé. En adaptant son très beau livre « Madame Pylinska et le secret de Chopin », récit de sa découverte de la musique par le pianiste polonais et des très extravagantes leçons d'une professeur de piano, le conteur Eric-Emmanuel Schmitt fait un beau cadeau au public.

Accompagné sur scène par le pianiste Nicolas Stavy, il nous embarque pour deux heures suspendues. Et enchanteresses, comme la musique de Chopin pour laquelle il a un jour une révélation. Il a 9 ans. Sa tante Aimée s'installe au piano et aussitôt surgit « un nouveau monde […] un ailleurs lumineux flottant en nappes, paisible, secret, ondoyant ».

Le petit Lyonnais est émerveillé et demande ce que c'est. « Chopin évidemment », sourit sa tante. Il prendra dès lors des leçons de piano pour ressentir à nouveau cette émotion. Mais ce « frisson de la première fois », « cet ailleurs voluptueux » lui échappe. Comment percer le secret de Chopin ?

Un apprentissage lent et baroque

Sa rencontre avec une étrange professeur va changer sa vie. Méthodes peu orthodoxes, caractère difficile, Mme Pylinska cohabite avec trois chats et un piano dans un vieil appartement et ne vit que pour Chopin, son dieu unique. Elle engage le jeune et pressé étudiant en philosophie sur la voie d'un apprentissage lent et baroque.

Un jour, elle l'invite à cueillir des pâquerettes à l'aurore sans bousculer la rosée. Un autre, il doit faire des ronds dans l'eau ou écouter le silence. « Chopin écrit sur le silence », explique celle qui le presse, aussi, de faire l'amour avant sa leçon pour venir… « disponible ». S'ouvrir aux autres, cultiver sa sensibilité, éveiller ses sens, épouser l'instant… Ce sont aussi, surtout, des leçons de vie qu'elle dispense.

D'un jeu rond, doux, espiègle, Schmitt donne vie à ses personnages. Il est lui-même, mais aussi sa tante (tant) Aimée, et surtout l'excentrique Madame Pylinska. Empreint d'humour et d'émotions, ce récit initiatique n'aurait pas la même saveur sans la musique aérienne de Chopin, merveille s'échappant d'un Steinway à queue. On vibre. On fond. Et ce mystère au fait ? Il en est « qu'il ne faut pas percer mais fréquenter. Leur compagnie vous rend meilleur », disait Mme Pylinska.

 

 

 



Sylvain Merle

TELERAMA - « Humour, charme et mélancolie. »

Au début de la représentation, après quelques minutes seulement jeu, on se demande soudain si on assiste à une énième et barbante soirée musicale et romantique, ou à un spectacle initiatique. Option 2. Autour de sa passion pour Chopin - dont nombre d’oeuvres connues et moins connussent ici subtilement interprétées en scène par le pianiste Nicolas Stavy -, Éric-Emmanuel Schmitt a conçu un récit largement autobiographique, où il embarque vite le public avec humour, charme et mélancolie. Car l’écrivain mélomane - qui nous a déjà brillamment conté son amour pour Mozart - incarne ici lui-même tous les personnages de sa propre histoire. On l’avait déjà vu dans un de ses monologues humanistes et tendres, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran; ; il amplifie la performance dans son propre théâtre, y livrant avec un visible plaisir ses souvenirs de jeune normalien avide de retrouver des émotions d’enfance. Quand une vieille tante célibataire adulée faisait à merveille résonner Chopin sur le piano droit familial que martyrisait d’ordinaire la soeur aînée.

C’est justement pour comprendre l’émotion qui l’étreignait alors, et qu’il était incapable de susciter, massacrant avec une consciencieuse maladresse barcarolles, valses ou nocturnes, que que l’étudiant de la rue d’ilm désire se remettre au piano. Il déniche Mme Pylinska, extravagante polonaise ne vivant que pour Chopin et aux méthodes d’enseignement peu orthodoxes: se coucher sous l’instrument, ne pas jouer mais écouter le silence faire l’amour en regardant sa partenaire dans les yeux….

Éric-Emmanuel Schmitt est la tante Aimée, Madame Pylinska et lui-même jeune homme, avec une verve et une truculence qu’on ne lui soupçonnait pas. Guillaume Gallienne et Michel Fou à la fois. Habilement dirigé par Pascal Faber, il lui suffit d’un renard autour du cou ou d’un éventail pour ressusciter les deux femmes qui ont nourri sa vie en lui apprenant Chopin et ses prétendus secrets. Ceux de tout artiste. On peu comprendre et dépasser les tourments de l’existence grâce à la beauté… Si quelques disgressions inutiles (le clin d’oeil à Cyrano) ralentissent l’intime mélodie du spectacle, le romancier comédien nous fait traverser avec émotion et facétie tout un monde de sensations et de réflexions. Musique et confidence profondément s’épaulent et se répondent. Le spectacle devient sensible méditation.

Fabienne Pascaud

Le Figaro - « Un enchantement! »

Dans la famille Schmitt, à la fin des années 1960, il y a le père, la mère, la sœur et le petit Éric- Emmanuel. Mais dans la famille Schmitt, il y a également un intrus. Un parasite obèse qui n’en finit pas de rendre l’âme. Cet intrus est un vieux Schiedmayer, piano hors d’âge qui occupe la moitié du salon et se cabre, menaçant, quand on s’avise de l’approcher. Il s’en trouve une pour aviser: la tant aimée Tante Aimée, qui pianote un beau jour et l’air de rien des airs grandioses. Qui est-ce?, demande le jeune Éric-Emmanuel, 9 ans. Chopin évidemment, lui répond-on. Dès lors l’enfant n’aura qu’une idée en tête: faire ses gammes, dompter la bête et percer le secret dudit Chopin. 

«Savourer le silence» 

Sur la scène du Théâtre Rive Gauche, Éric-Emmanuel Schmitt incarne, dans Madame Pylinska et le secret de Chopin, en personne sa personne, mais aussi Tante Aimée et sa professeur de piano, l’excentrique polonaise Madame Pylinska. Il arbore son boa grenat, mime le fume-cigarette et nous gratifie de son meilleur accent slave. Pour Madame Pylinska, Liszt ne vaut rien, Mozart est juste passable et Beethoven compose comme un sourd. Chopin, lui, ne survit pas quand on l’écorche: «Il écrit sur le silence: sa musique en sort et y retourne ; elle en est même cousue.» Ce pour quoi elle commande à son élève d’aller «savourer le silence» dans les petits matins du Luxembourg, de voir comment bruissent les ramures avant le lever du soleil et de quelle manière ondoie l’eau des fontaines... Éric-Emmanuel Schmitt, parce qu’il est bon garçon, s’exécute. 

On pourrait bien naturellement s’irriter de le voir jouer sa pièce tirée de son roman inspiré de sa vie dans son théâtre, mais reconnaissons qu’il laisse le beau rôle à un autre. Côté jardin en
effet, Nicolas Stavy, virtuose de la musique romantique, interprète en manière d’intermèdes les préludes, deux ou trois nocturnes, La Marche funèbre et d’autres pièces plus confidentielles. C’est un enchantement distillé «avec des basses liquides, des mélodies en gouttes, des traits d’écume, le flux, le reflux, l’évidence», s’exclame-t-il. 

Quarante et quelques années ont passé, Éric-Emmanuel Schmitt, lui, ne peut toujours prétendre jouer convenablement Chopin, mais au moins nous avons l’assurance que le rôle d’Éric- Emmanuel Schmitt est à sa mesure. 

 

 

 

Philibert Humm

R42, culture gourmande! - « La voix et la musique ne font plus qu’une et c’est superbe ! »

Une jolie histoire, pleine de douceur, nous est proposée au Rive Gauche pour cette rentrée théâtrale : Madame Pylinska et le secret de Chopin d’Eric Emmanuel Schmitt et mis en scène par Pascal Faber.

Basé sur la rencontre avec le piano familial alors qu’Eric Emmanuel Schmitt avait 9 ans, objet qui l’impressionnait vu les grondements féroces que sa sœur en tirait. Sa tante va lui faire découvrir Chopin et c’est un nouveau monde merveilleux qui s’ouvre à lui… Il demande à apprendre à en jouer et s’efforcera de retrouver la douce sensation qu’il a connu lors de sa première écoute de Chopin. Il lui faudra persévérer et croiser la route d’une enseignante polonaise aux méthodes bien peu orthodoxes : Madame Pylinska ! Et ce n’est pas seulement Chopin qu’il va apprendre à jouer, c’est une vraie leçon de vie qui va construire la vie de l’auteur tel que nous le connaissons maintenant.

En plus de cette formidable histoire qu’Eric Emmanuel Schmitt nous raconte, ce qui m’a le plus marqué c’est l’utilisation de l’espace de l’ensemble de la scène avec des lumières très réussies de Sébastien Lanoue qui met en valeur la belle mise en scène de Pascal Faber. Et il y a ce magnifique Steinway sur scène… Dès que le talentueux Nicolas Stavy effleure ses touches, nous nous envolons dans l’univers si particulier de Chopin. C’est vrai que pour moi aussi, Chopin a une place particulière en musique, l’écouter, fermer les yeux et voyager dans des endroits inattendus… Est-ce là le secret de Chopin ? Je ne vais pas vous le raconter, il faut voir la pièce pour savoir.

Ils sont donc deux sur scène (enfin trois en comptant le Steinway, ou quatre en comptant… non je ne vous dis pas !) : Eric Emmanuel Schmitt, fidèle à lui-même avec un charisme qui lui est propre et Nicolas Stavy, pianiste émérite, qui va nous livrer de nombreux extraits (mais aussi quelques pièces intégrales) avec un sacré talent. Les deux hommes se répondent parfaitement avec une belle complicité et par moment la voix et la musique ne font plus qu’une et c’est superbe !

Une belle proposition en ce début de saison.

Spectatif.com - « Incontournable moment théâtral et musical. Un spectacle rare. »

 Madame Pylinska, aussi accueillante qu'un buisson de ronces, impose une méthode excentrique pour jouer du piano : se coucher sous l'instrument, faire des ronds dans l'eau, écouter le silence, faire lentement l'amour... Au fil de ses cours, de surprise en surprise, le jeune Éric apprend plus que la musique, il apprend la vie. »

 

Éric-Emmanuel Schmitt écrit une histoire singulière, à la première personne du singulier même, puisque les bribes de vie qui composent ce récit sont les siennes. La pièce est une adaptation du septième roman de son « cycle invisible » dont la résonance réflective se trouble sans cesse de la sensibilité des regards posés sur les personnages. Entre humilité et extravagance, entre passion et introspection. Et où, comme chaque fois, l’humour chemine avec la poésie.

 

À chaque opus son approche, cette fois-ci, c’est celle de l’apprentissage cocasse de la musique par une professeure truculente dont les modalités excentriques de transmission vont éveiller le jeune Éric à la sensualité et au charnel de l’amour, et plus largement aux emprunts à la nature du savoir-apprécier les plaisirs de la vie.

 

Tissé de nuées oniriques qui voisinent avec les aspects concrets de la vraisemblance, le rapport au réel est flouté en permanence. La musique aidant, nous sommes baignés par l’histoire, ses contours et ses rebondissements. Les mots et les notes s’écoulent sur nous comme des larmes de joie et de tendresse ou parfois, nous giflent comme des gouttes de pluie d’orages.

 

Que nous aurions aimé apprendre avec madame Pylinska. Que nous aurions savouré les rencontres avec tante Aimée. C’est doux et délicieux. C’est touchant et prégnant. Que cette histoire est belle.

 

Ah ça, on peut le dire ici tant on peut le voir et l’entendre : Ô combien un spectacle musical a si bien porté sa dénomination. La musique et la parole ne font qu'une, le piano et la voix jouent de concert. C'est tout en nuances complémentaires et harmonieuses que la musicalité se marie à la narration. Un spectacle envoûtant et caressant, charriant l’émotion dans notre imaginaire, ravivant nos souvenirs et décrivant comme rarement il est fait ce que la musique a de plus sensuel, l’intimité des sensations qu’elle instille, nous laissant ravis, frissonnant de plaisir.

 

Si Éric-Emmanuel Schmitt nous dit comment il a cherché le secret de Chopin, et ce pour notre plus grand bonheur, on peut dire sans hésiter que pour Nicolas Stavy, Chopin n'a pas de secrets. Ce pianiste de renommée internationale est époustouflant dans le répertoire du compositeur. Sa vélocité fluide et spectaculaire comme son toucher simple et fougueux chantent les notes, énoncent ou clament les phrases musicales avec une splendeur délicate ou tonique.

 

La mise en scène de Pascal Faber pose le cadre du récit avec discrétion et précision. Les mouvements sont sensés. Les couleurs des jeux du narrateur comme du pianiste éblouissent ou caressent avec adresse. De la bonne et belle facture.

Une écriture brillante. Un texte captivant. Le piano et la parole se conjuguent au temps présent d’un plaisir enveloppant. Incontournable moment théâtral et musical. Un spectacle rare.

 

Frédéric Perez

Le billet de Bruno - « Eric-Emmanuel Schmitt en sort grandi! »

« Madame Pylinska et le secret de Chopin » d’Eric-Emmanuel Schmitt au théâtre Rive Gauche dans une mise en scène de Pascal Faber est une belle leçon de vie en musique, une méthode pédagogique pour comprendre l’essence de Chopin.

 

Assistons-nous à une pièce de théâtre avec des intermèdes musicaux ou à un concert avec des interludes théâtraux ?

Toujours est-il que le pianiste est admiratif des facéties du comédien tout comme le comédien est admiratif du pianiste, une écoute réciproque au diapason qui donne un la parfait.

Un moment qui peut paraître long, de près de deux heures, mais qui s’explique par la présence fabuleuse du pianiste.

La vague des notes, la magie des mots se mêlent allegro, pianissimo, andante : l’écriture d’Eric-Emmanuel Schmitt est toujours comparable à une partition qui vous ensorcelle.

Depuis son premier roman « L’évangile selon Pilate », que je vous recommande chaleureusement, Eric-Emmanuel Schmitt m’a toujours fasciné par l’élégance de son écriture, la justesse de ses mots. Il n’y a pas de superflu dans son écriture, chaque mot a sa place et sa valeur.

Un auteur qui prend confiance sur scène, qui a de plus en plus d’assurance depuis son interprétation, sur cette même scène, de « Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran ».

Madame Pylinska et le secret de Chopin fait partie, tout comme Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran et récemment Oscar et la dame rose à la Comédie Bastille dans une interprétation magistrale de Pierre Matras, du « cercle de l’invisible » : cette « série » qui met en exergue la spiritualité.

Eric-Emmanuel Schmitt est habité par la musique, une histoire personnelle remontant à son enfance, mise en lumière par son récit et son adaptation sur scène dans un respect total du livre.

 

Afin de mettre en place l’intrigue de notre héros, une courte introduction depuis la maison de son enfance où vivait un intrus au nom barbare de « Schielmayer » qui l’intimidait beaucoup et ce sont les poils qui se réveillent tout en donnant un léger frisson par les premières notes du « Steinway and sons » où les doigts du maître se sont posés : Chopin et son âme sont présents et ne nous quitteront plus.

Un dialogue sans fin, réjouissant, tendre, amoureux, passionné, entre mots et notes, mais perturbé délicieusement par la professeure, « auréolée d’une excellente réputation » : Madame Pylinska. Une femme follement amoureuse de la musique de Chopin tout en étant éperdument subjective. Une femme à la pédagogie musclée, appelant un chat, un chat.

Au fil de ses cours, notre héros apprendra à écouter le silence, le bruit des feuilles dans le vent, à cueillir une pâquerette parée de perles d’eau sans les faire tomber, à observer les ronds dans l’eau formés par les cailloux jetés à la volée.

Elle est affirmative, une pratique intensive du piano ne vous rend pas plus efficace pour interpréter Chopin, Le compositeur par excellence, même George Sand ne trouve pas grâce à ses yeux, c’est tout dire. Quant à revendiquer Bach, Liszt, Schubert ou Beethoven, ce n’est même pas la peine de s’y frotter.

 

Laissez-vous gagner par cette histoire à l’émotion palpable dans laquelle Eric-Emmanuel Schmitt en sort grandi et découvrez le secret de Chopin.

La douceur de sa voix, son sourire et son œil accrocheur captent votre attention pour sublimer l’interprétation magistrale de Nicolas Stavy qui l’accompagne sur scène : à noter la très bonne acoustique du théâtre.

Je ne sais pas s’il a suivi les cours de Madame Pylinska mais ce qui est certain, il a tout compris de l’œuvre de Chopin.

Nicolas Stavy joue intensément avec une intelligence rare les préludes, berceuses et ballades du romantique Chopin. Ses doigts effleurent, caressent les touches du Steinway à la puissance domptée et c’est la magie qui opère, cachant le travail monstrueux nécessaire à la maîtrise de son clavier, de son art.

Un duo mis en scène, mis en musique par Pascal Faber. Une partition où résonnent les souffles, les silences dans l’énergie des mots. Une rencontre entre deux artistes où le génie de Chopin, au cœur de l’action, prend toute sa grandeur.

Un cours de vie, un cours de musique, donné par Madame Pylinska via la voix du musicien des mots en la personne du philosophe Eric-Emmanuel Schmitt, qui ravira vos oreilles en profitant de l’instant présent.

 

 

 

Esprit Paillettes - « Mariage surprenant du récit, du jeu du comédien et du piano. »

En son domaine, le Théâtre Rive Gauche, Eric-Emmanuel Schmitt, accompagné du talentueux pianiste Nicolas Stavy pour quelques dates seulement, nous convie à célébrer sa passion pour Chopin, véritable madeleine, faisant ressurgir ses 20 premiers printemps et le soudain éveil de son appétence artistique.

Madame Pylinska et le secret de Chopin, c’est l’histoire parallèle de la relation qu’entretient Eric, jeune homme de vingt ans, élève à Normale Sup’, avec deux femmes qui vont tout lui apprendre : sa tante Aimée, magnifique femme libre et mystérieuse qui lui transmet sa subtile passion de Chopin et Madame Pylinska, cette étrange professeure de piano polonaise, aux méthodes peu orthodoxes qui va lui apprendre bien plus que le piano et l’art de jouer Chopin.

Souvent dans l’œuvre de Schmitt, la rencontre avec une femme exceptionnelle est l’occasion pour ce dernier de développer sa propre conception de l’amour, de l’art et de la transmission. Bien souvent aussi, le narrateur ou le héros est cet autre imaginaire, non identifié, qui permet à l’auteur de garder une forme de bienveillante distance avec son sujet.

Or ici, avec le personnage d’Éric (il s’agit bien évidemment d’Eric-Emmanuel Schmitt lui-même), avec sa verve, son humour et sa poésie habituelle, dans cette mise à nu inédite, il incarne sur scène sa propre jeunesse, avec seulement quelques accessoires, jeux de sons et de lumières discrets et un décor élégant mais simple.

Le Secret d’Eric-Emmanuel Schmitt

Ici, le mariage surprenant du récit, du jeu du comédien et du piano fait le reste et nous captive. C’est un objet théâtral inédit, d’une réelle beauté qui semble s’adresser directement à chacun d’entre nous. Le piano vient illustrer la première forme de relation de Schmitt à l’art et ses premières interrogations d’homme et d’artiste. Nicolas Stavy sait tour à tour incarner les différents soubresauts de chacun des personnages ici convoqués. Comme il sait nous plonger dans toute la richesse de l’œuvre de Chopin, dans toute sa complexité aussi.

En plus de nous témoigner sa passion viscérale pour la musique, à l’origine de sa propre passion de l’écriture, Eric-Emmanuel Schmitt démontre ici un autre talent : celui du comédien qui porte tout le récit sur ses épaules : incarner plusieurs personnages, susciter tour à tour le rire, l’émotion et la poésie du moment, faire jaillir toute la vivacité du texte, de son texte. Or ce travail sur le texte et le jeu, est à n’en pas douter, immense.

Et pourtant, comme la tâche semble aisée à Eric-Emmanuel Schmitt ! Il entreprend même un singulier hommage à Cyrano et nous enchante autant que lui-même dans ce pastiche de la célèbre tirade du nez.

Mais quel est son propre secret, serait-on en droit, finalement, de nous demander ? Malicieux, comme dans son livre dont le spectacle est adapté, ne nous répondrait-il pas ceci : « Il y a des secrets qu’il ne faut pas percer mais fréquenter : leur compagnie vous rend meilleur. »

Fréquentons-vite alors le Théâtre Rive Gauche !

 

Laetitia Heurteau

onsortoupas.fr - « Un des grands moments de théâtre de cette rentrée. »

Les leçons de piano, très particulières, de Madame Pylinska permettent à Eric Emmanuel Schmitt de nous offrir un nouveau chef d’oeuvre.

L’auteur nous ramène à ses jeunes années, en fin d’adolescnece, avec un piano chez lui, qui le fait vibrer, tout particulièrement lorsqu’on y interprête du Chopin.

Madame Pylinska, aqui st loin d’être sympathique au premier abord, impose une méthode excentrique pour jouer du piano : se coucher sous l’instrument, faire des ronds dans l’eau, écouter le silence, faire lentement l’amour… Au fil de ses cours, de surprise en surprise, le jeune Éric apprend plus que la musique, il apprend la vie. Nous écoutons une  fable tendre et comique, avec des chats, des araignées mélomanes, s&ans oublier une tante adorée, et surtout beaucoup de de mélodies de Chopin, interprétées sur scène par un pianiste de talent : Nicolas Stavy, Prix Chopin à Varsovie . Les airs joués au piano  donnent un rythme à ce récit, et le public se laisse bercer par toute la douceurs des nombreuses oeuvres ou extraits :

Intégralement : Chopin, Nocturne, opus 9, n° 1.- Chopin, Prélude opus 28, n° 1.  – Chopin, Prélude opus 28, n° 7. – Chopin, Ballade n°1, opus 23.  – Chopin, Prélude opus 28, n°20.
En extraits : Chopin, Valse opus 69, n° 1. – Liszt, Rhapsodie n° 2. – Chopin, Début du prélude 15… – Chopin, Début du prélude 9… – Chopin, Début du prélude 10… – Chopin, Début du prélude 2… – Chopin,  Concerto n°1, 2e mouvement, Romance. – Chopin,  mazurka en la mineur op. 17 n°4. – Chopin,  Berceuse, opus 57.  – Chopin, Sonate n° 3 in Si mineur, Op. 58, thème du mouvement lent, Largo.   — Chopin, Étude opus 10, numéro 3. -. Chopin, Concerto n°2, opus 21, 2e mouvement, Larghetto. – Chopin, Marche funèbre, Sonate n°2, opus 35  – Chopin, Barcarolle, opus 60.

 

C’est Eric Emmanuel Schmitt qui  interprête son propre rôle et celui de Madame Pylinska, après avoir joué des centaines de fois Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran sur la scène du Théâtrte Rive Gauche, mais aussi en France, au Canada, aux Etats Unis ou encore en Italie et au Liban. On se régale à chaque instant, que ce soit du texte, de  la musique, tout comme de l’interprétation. C’est un des grands moments de théâtre de cette rentrée, et surtout n’attendez pas pour venir l’écouter et l’applaudir. Seules 30 représentations sont prévues sur la scène du Théâtre Rive Gauche. Musique et théâtre dans un même lieu, en parfaite harmonie, avec énormément d’humour. Voilà le théâtre comme on l’aime, pardon, mieux, comme on l’adore! La mise ens scène sobre de Pascal Faber souligne encore mieux teste et musique!




Guy Courtheoux

De la cour au jardin - « Un spectacle incontournable de ce début de saison ! »

« Il est des secrets qu'il ne faut pas chercher à percer, mais qu'il faut en permanence côtoyer... »
Voici ce qu'elle nous apprend, Mme Pylinska, à propos de Chopin.
Quant au secret de Eric-Emmanuel Schmitt, ne pourrait-on finalement pas appliquer la même injonction ?

Et pourtant, et si ce spectacle nous révélait une (petite) partie de ce secret-là ?


Une nouvelle fois, M. Schmitt va nous présenter un personnage inoubliable, de ceux qui vous touchent l'âme, le cœur. L'un de ces personnages dont on sait qu'ils resteront avec vous très longtemps.


Grâce à son écriture à la fois ciselée et luxuriante, de son style étincelant, inimitable et immédiatement reconnaissable, de sa voix elle aussi reconnaissable entre toutes, il va nous dépeindre cette prof de piano très particulière, cette polonaise parisienne du 13ème arrondissement, cette maîtresse-femme au franc parler.


Celle qui fut sa professeure, certes, mais également et peut-être surtout sa formatrice, son guide, sa psychologue comportementaliste, celle qui lui fera découvrir comment grandir, comment vivre, comment aimer, comment exister et trouver sa voie, personnelle et littéraire.
Une enseignante qui demandait à ses étudiants de cueillir des fleurs sans faire tomber des pétales les perles de rosée, de contempler les ramures et les feuilles des arbres agitées par le vent, ou encore de ressentir les ronds dans l'eau générés par le lancer d'un petit caillou.


Eric-Emmanuel Schmitt va interpréter tous les rôles.
Le sien, en premier lieu. C'est son histoire, après tout. La pièce est autobiographique.

Une nouvelle fois, tout remonte à l'enfance, cette enfance qui forge l'avenir, qui fabrique l'adulte que vous serez, l'enfance d'où tout découle.


L'auteur est vraiment devenu comédien. Nous serons réellement devant un petit garçon découvrant Chopin, puis un jeune normalien désireux de se confronter sérieusement au compositeur polonais.
Un jeune homme assez pétrifié par l'imposante femme.

Et puis surtout, il est également cette Mme Pylinska.

Il passe d'un personnage à l'autre avec une facilité déconcertante, avec pour tout accessoire une étole en fourrure. Il prend alors un accent franco-polonais jubilatoire.
Une seule fois, il se coiffera d'un très joli turban, dans une scène très réussie, brillamment inspirée de la tirade du nez de Cyrano.

Il interprétera également un autre personnage très émouvant, très réussi. Je vous laisse découvrir.

Pour autant, il n'est pas seul sur scène, puisque côté jardin, au clavier d'un magnifique Steinway & Sons, est assis le pianiste virtuose Nicolas Stavy.
(Mme Pylinska n'aime pas le terme « virtuose », mais M. Stavy, notamment Prix spécial du Concours Chopin à Varsovie en 2000, est un très remarquable et très talentueux concertiste ! )

Le duo fonctionne à merveille.
Quand Nicolas Stavy joue, je vous conseille de temps en temps de jeter un coup d'oeil à Eric-Emmanuel Schmitt : sa façon qu'il a de regarder ce grand pianiste en dit vraiment long.


Une séquence hilarante : Nicolas Stavy joue une œuvre de Chopin à la manière du jeune Eric-Emmanuel Schmitt. Une manière, comment dire...

Une manière qui nous fait bien comprendre que devenir pianiste, c'est un boulot à temps plus que plein...

A ce propos, Eric-Emmanuel Schmitt s'est écrit un runing-gag épatant : à de nombreuses occasions, Mme Pylinska se courbe en avant et....... (Non, vous n'en saurez pas plus ! )

 

Pascal Faber, le metteur en scène, a fait en sorte qu'on finisse par mélanger la musique des mots et celle des notes. Il y a ici une vraie osmose entre les deux hommes.
Ces deux-là procèdent avec tour à tour la même douceur, la même énergie vitale, la même force !

Celui qui avait très habilement mis en scène la pièce Marie Tudor, ici-même au Rive Gauche, a parfaitement su contrebalancer le côté statique à jardin, (un piano à queue ne bouge que très peu...) par la pleine occupation du côté cour par le comédien, qui sait remplir tout naturellement l'espace

Les presque deux heures passent beaucoup trop vite, tellement le récit est prenant, à la fois intime et universel. Une histoire drôle et émouvante, passionnante et bouleversante.

Au final, après de nombreux saluts, la salle entière se lève pour une standing ovation unanime.
Quoi de plus normal et de plus mérité !

Je vous conseille vraiment d'aller assister à ce merveilleux récit initiatique.
Un spectacle incontournable de ce début de saison !

Yves POEY

Critikator - « Éric-Emmanuel Schmitt, un formidable conteur doublé d’un comédien épatant. »

 Si vous aimez ET les mots ET la musique, Madame Pylinska et le secret de Chopin va vous emmener au ciel… Personnellement, j’ai passé au théâtre Rive Gauche une délicieuse soirée. Et quand je dis « délicieux », c’est un euphémisme tant mon plaisir a été total.Non content d’être un remarquable auteur, Eric-Emmanuel Schmitt est un formidable conteur doublé d’un comédien épatant. Après un « prélude » plein d’humour, il nous embarque dans une histoire intime qui va nous tenir en haleine pendant deux heures. C’est passionnant. Le vocabulaire est d’une richesse et d’une précision rares. Sur le plan descriptif, les images et les métaphores abondent ce qui nous permet de nous projeter et de tout visualiser. Chaque décor est planté, chaque situation est illustrée, le moindre sentiment est traduit… On a l’impression qu’Eric-Emmanuel Schmitt nous prend chacun par la main pour nous emmener en sa chaleureuse compagnie dans son voyage initiatique. On ne peut pas être au plus près de son cheminement.

Le petit Eric-Emmanuel a 10 ans. Le piano qui trône chez lui n’est qu’un meuble pour lequel il ressent une certaine hostilité car il est l’instrument involontaire d’un massacre musical perpétré par sa sœur. Son rejet est total. Jusqu’au jour où intervient la Tante Aimée. Elle s’installe devant l’objet de son aversion, l’ouvre respectueusement, pose ses doigts sur le clavier et se met à jouer… du Chopin. En quelques secondes le garçonnet est foudroyé par la Révélation… Dès lors, en parallèle avec ses études, il va consacrer sa jeunesse à tenter d’apprivoiser et d’interpréter au mieux l’inaccessible Frédéric.Si la tant aimée Tante Aimée a été l’initiatrice c’est une autre femme qui va prendre le relais, la fantasque Madame Pylinska, une Polonaise (tiens, tiens !) particulièrement radicale et haute en couleurs qui revendique être une « monothéiste ». Son seul Dieu, c’est Chopin. Seuls, mais à l’échelon inférieur, Bach et Mozart trouvent grâce à ses yeux.

Eric-Emmanuel Schmitt incarne les trois rôles : lui, Tante Aimée et Madame Pylinska… Un accessoire - un éventail pour Aimée, une étole pour la professeure - lui suffisent pour nous indiquer qui est en scène. En plus, pour Madame Pylinska, il adopte un savoureux accent d’Europe centrale. Pour illustrer les différentes situations et pour ponctuer ses évolutions psychologique et musicale, il convoque Nicolas Stavy, un époustouflant soliste qui possède son Chopin sur le bout de ses longs doigts agiles et délicats. Quel bonheur ! Dans ce spectacle, les mots nous portent et les notes nous transportent. Il est impossible de dissocier le récitant et le musicien tant ils sont en symbiose.La partition écrite par Eric-Emmanuel Schmitt présente, comme l’œuvre de Chopin, toute une succession de climats différents. Si on rit beaucoup et souvent, s’il y a de la légèreté, il y a aussi des pages de mélancolie, des plages de tendresse et des mouvements de révolte. Difficile d’être plus exhaustif.

Finalement, à travers celui de Chopin, c’est son propre secret qu’Eric-Emmanuel Schmitt nous livre. Comment, grâce aux conseils et aux suggestions de Madame Pylinska qui, fine mouche, avait pressenti que sa destinée serait littéraire plus que musicale, il a trouvé sa voie. C’est elle qui, de manière subliminale, l’a guidé vers sa vocation.J’ai passé au Rive Gauche une soirée idyllique. J’étais comme un enfant à qui on raconte une histoire emplie de personnages et d’objets pittoresques ; une histoire magnifiée par les notes de Chopin.Bref, captivé par l’histoire et enchanté par la musique, j’ai passé avec Madame Pylinska et le secret de Chopin, une de mes plus aimables (dans le sens littéral du terme) soirées théâtrales. Lorsque les lumières se sont rallumées, la salle n’était qu’un immense sourire de bonheur…

Gilbert Jouin

Théâtre passion - « Eric-Emmanuel Schmitt déploie tout son talent de comédien! »

Ah les leçons de piano ! c’est tout un poème, une discipline dont se passerait bien les enfants, mais que de bonheur plus tard dont on ne soupçonne pas la portée sur l’instant.

 

Voilà donc l’histoire peu commune du petit Eric-Emmanuel, qui, après avoir eu les tympans massacrés par les leçons de piano de sa soeur Florence, sur le vieux Schiedmayer de la famille, eut la révélation de la musique grâce à sa tante préférée au joli nom, qui lui allait à ravir, Aimée. Tante Aimée joue sur le vieux piano et en tire des sons mélodieux, apprivoise le clavier, c’était “Chopin évidemment” !

 

C’est décidé, il reprendra des leçons, avec une professeure de Lyon, mais il ne retrouve pas la magie qu’il avait éprouvée avec Aimée. A vingt ans, il se rend à Paris pour continuer ses études littéraires. La capitale est tentatrice, il sort, mène une vie de patachon, mais Chopin lui manque ! Sa vie sera transformée par une extravagante professeure de piano, polonaise comme Chopin, c’est de bonne augure ! Madame Pylinska est haute en couleurs, possède trois chats aux noms évocateurs, Horovitz, Alfred Cortot (le plus musicien des trois), et Rubinstein.

 

Elle ne ménage pas son élève, lui fait faire de curieux exercices, alors qu’il ne rêve que de jouer au piano, de mieux jouer Chopin ! Elle lui en fera voir de toutes les couleurs, mais petit à petit, le jeune homme comprendra le sens de la vie, de la beauté, percera-t-il le secret de Chopin ? 

 

Eric-Emmanuel Schmitt déploie tout son talent de comédien, il est Madame Pylinska jusqu’au bout du fume-cigarette, sa parodie de la tirade du nez est hilarante, il a su rendre attachante cette amoureuse de Chopin. 

 

Nicolas Stavy est plus un partenaire qu’un accompagnateur, il a de faux airs de Rubinstein jeune homme ! C’est un virtuose et les pages musicales sont un délice à entendre, on pourrait penser que, comme le chat de Madame Pylinska, réincarné en araignée mélomane, Arthur Rubinstein s’est glissé dans le corps de Nicolas !

 

Une belle comédie, on rit beaucoup, on est ému, on sourit, la musique et le texte, le jeu musical et théâtral, tout concorde à un très beau moment, n’oublions pas Pascal Faber, qui a su donner vie et couleurs à Madame Pylinska.

 

Anne Delaleu

Cultures-J - « Spectacle réjouissant, généreux, complet, aux confins de l’intime. »

Éric-Emmanuel Schmitt nous livre à nouveau un merveilleux récit dont il a le secret ; une véritable anthologie de littérature et de musique qui fait la part belle au piano… et à Chopin.

 

Passionné de musique autant que de littérature, il explore tous les champs du possible de musiciens grandioses, après son précédent spectacle « Ma vie avec Mozart ».

Sortis de son enfance, les souvenirs de l’auteur affluent, notamment grâce à un majestueux piano noir qui trône dans le salon parental, un piano effrayant, hostile, véritable instrument de torture jusqu’au jour où… sa tante préférée, la douce Irène, le ravit en jouant Chopin, qui a toujours échappé au jeune Éric-Emmanuel. Les jeux sont faits, il apprendra le piano afin de percer « le secret de Chopin ».

Il rencontre alors une professeur de piano polonaise, Madame Pylinska, excentrique et exigeante, qui lui impose des méthodes pour le moins originales, comme se coucher sous l’instrument, faire des ronds dans l’eau, écouter le vent dans les arbres et le silence, faire lentement l’amour en regardant dans les yeux son aimée…

Allant de surprises en surprises, suivant les sautes d’humeur et les caprices de sa professeur, entre ses chats portant le nom de compositeurs célèbres et une araignée mélomane, le jeune Éric-Emmanuel apprend plus que la musique en explorant l’œuvre de Chopin ; il y apprend la vie et sa future vocation d’écrivain.

Son spectacle transpire de la passion de la belle musique et de l’étonnant bienfait qu’il apporte à nos âmes.

A la fois pédagogique et intime, ce récit initiatique poursuit la démarche de l’écrivain qui prône que « les grands compositeurs sont aussi des guides spirituels qui nous aident et nous apprennent à vivre ».

Eric Emmanuel Schmitt est accompagné par un prodigieux pianiste de renommée internationale, Nicolas Stavy qui porte littéralement le texte avec le même souffle, la même énergie.

Qu’on ne s’y trompe pas ! L’humour, la gaieté, la dérision se partagent avec l’émotion dans ce spectacle réjouissant, généreux, complet, aux confins de l’intime.

Michèle Lévy

20h30 lever de rideau - « Un incroyable talent. »

Et si connaître le secret d’un musicien vous révélait votre destinée? Vous croyez cela impossible? Eric-Emmanuel Schmitt va vous faire vivre une rencontre qui va changer sa vie et qui saura vous convaincre.

Eric-Emmanuel Schmitt possède un incroyable talent. Un crayon en main, il est capable de vous emmener au coeur de l’émotion avec une douceur et une simplicité surprenante. Aujourd’hui, à nouveau il couche les mots sur le papier et se dévoile dans la pièce « Madame Pylinska et le secret de Chopin » dans son théâtre, celui de la Rive Gauche. Quand il était enfant dans le salon familial trônait un grand piano noir, un Schiedmayer. Quand sa soeur jouait, un bruit insupportable se faisait entendre. Comment apprécier la musique avec cela comme référence? Mais c’était avant que sa tante préférée, Aimée, pose avec délicatesse ces doigts sur l’ensemble des touches. Et là, comme par magie une mélodie étonnante raisonne. Un air de Chopin qui l’enveloppe, le caresse et lui procure un sentiment de plénitude qu’il n’a jamais connu. Voilà le déclic qui change toute sa vie. Il veut connaître ce qui procure cette sensation. Aussitôt, il prend le taureau par les cornes et s’attelle à l’apprentissage. Jamais il n’arrive à retrouver cette sonorité si spéciale.

Quand il arrive à Paris pour ces études à Normal Sup, il veut connaître le secret qui se cache la musique de Chopin. Une pointure lui est recommandé : Madame Pylinska. Le premier échange téléphonique le surprend. Toutefois, il refuse de se laisser désarçonner et arrive à la convaincre de lui laisser une chance. « Il est des secrets qu’il ne faut pas chercher à percer, mais qu’il faut en permanence côtoyer… » Quand il arrive, cette Madame Pylinska lui fait forte impression. Et les exercices qu’elle lui donne à faire le surprennent d’autant plus. Un lien assez atypique et fort se met en place. L’auteur joue les deux personnages, une peau de bête rose autour du coup et il devient cette femme incroyable qui changea sa destinée. A travers des échanges piquants et pleins d’humour, on s’attache à elle. Et pour donner sens au son, qui est le prétexte à l’histoire, Nicolas Stavy montre son talent pour faire vivre la musique. Les notes virevoltent, s’envolent, touchent… Petit à petit, le secret de Chopin se révèle et révèle la vocation d’Eric-Emmanuel Schmitt. Son destin n’était pas de devenir musicien. A lui de procurer la même émotion qu’il a ressenti mais avec ces mots. Plus de 30 ans plus tard, l’artiste émerveille encore les spectateurs et les lecteurs de son incroyable talent. Qu’elle est son secret?

Maintenant cela reste à nous de trouver la porte qui ménera à notre épanouissement. Serons-nous la trouver?

Au Balcon - « Des mots d’une poésie rare. »

Un décor simple, mais inspirant.

Une lumière douce et chaleureuse qui invite au calme et à la sérénité.

Une musique simplement belle.

Et des mots d’une poésie rare.

 

Voilà, en quelques mots, ce qui me vient à l’esprit en évoquant le nouveau spectacle d’Eric-Emmanuel Schmitt : Madame Pylinska et le secret de Chopin. Plus qu’une pièce, l’auteur convie le spectateur à un rendez-vous privilégié avec lui. Avec la plume que nous lui connaissons, il nous offre une plongée au cœur de son passé. Une immersion pleine d’émotions et de vie, où la joie côtoie la peine. Une immersion remplie des couleurs et des odeurs des lieux dans lesquels l’auteur nous emmène. Comme à l’accoutumée chez Eric-Emmanuel Schmitt, le texte, en apparence aussi léger qu’un nuage, cache plus qu’une simple histoire d’enfance. Il révèle un conte philosophique, résonnant en chacun de nous d’une façon bien particulière. 

 

Mais, Madame Pylinska et le secret de Chopin c’est aussi une immersion musicale. Derrière le clavier, un artiste : Nicolas Stavy. Quel plaisir d’entendre la musique de Chopin prendre possession de la salle sous la précision des mains de ce talentueux pianiste. A plusieurs reprises, mon regard s’est égaré, comme hypnotisé par les doigts du musicien courant le long des touches d’ivoire. Quelle dextérité !

 

Un duo complémentaire sur scène. A Nicolas Stavy, la musique des notes, à Eric-Emmanuel Schmitt, celle des mots. 

 

Alors, Madame Pylinska et le secret de Chopin, théâtre musical ou concert théâtral ? Un mélange des deux tant théâtre et musique sont, ici, mis sur un pied d’égalité. Les pièces musicales interprétées ne sont pas là pour habiller les propos du comédien. Absolument pas ! Elles ont leur place au même titre que l’histoire et se mêlent à elle. Aussi, le spectateur aura la surprise de ne pas assister à quelques notes de Chopin, mais à des œuvres entières. En amoureux de la musique, Eric-Emmanuel Schmitt n’aurait certainement pas accepté de tronquer ces moments. 

 

Eric-Emmanuel Schmitt, justement, vrai comédien ? Oui, on peut l’affirmer. Avec un artifice ou deux, son jeu et sa voix, il donne vie à ses personnages. Madame Pylinska est plus vraie que nature. 

 

Un spectacle réussi donc, que l’on doit aux talents de ces artistes, mais également au beau travail réalisé par le metteur en scène, Pascal Faber. Il a su tirer profit de l’originalité de la scène du théâtre Rive Gauche en investissant chaque recoin. 

 

Madame Pylinska et le secret de Chopin est une ode à l’enfance, à la vie, mais au-delà une invitation à vivre ses passions pleinement. 

 

Avec Chopin, Eric-Emmanuel Schmitt a appris la musique … et un peu plus. 

Avec Eric-Emmanuel Schmitt, nous apprenons la vie … et un peu plus.

Laurent Moulin

Classicagenda - « Une « épiphanie » »

Eric-Emmanuel Schmitt donne “Madame Pylinska et le secret de Chopin” jusqu’au 29 septembre à Paris. Un tendre récit autobiographique où la dérision côtoie la virtuosité musicale grâce au pianiste Nicolas Stavy.

 

Sur la petite scène du théâtre Rive-Gauche, côté cour, Eric-Emmanuel Schmitt est assis derrière un bureau éclairé tandis que le reste de la scène est plongé dans le noir. Le monologue d’une durée de deux heures débute : “Dans la maison de mon enfance vivait un intrus”. L’intrus, c’est un piano droit Schiedmayer, symbolisé par le Steinway installé côté jardin et tenu par Nicolas Stavy.

 Une « épiphanie »

La pièce autobiographique est directement inspirée du livre éponyme paru chez Albin Michel. Schmitt nous raconte qu’il fut d’abord rebuté par l’instrument avant d’en tomber amoureux à neuf ans lorsque sa tante Aimée vint jouer une pièce de Chopin sur le fameux piano. Selon ses mots ce fut une “épiphanie”. (Notons que ce n’est pas la première fois qu’il vit ce type d’expérience, l’auteur affirme avoir reçu la foi lors d’une “nuit de feu” en février 1989 en Algérie). Démarre alors l’envie irrépressible de jouer ce compositeur.

Schmitt, une épaisse étole en autruche autour du cou, campe le personnage féminin de façon convaincante. Un accent autoritaire et un ton professoral, alliés à une ironie pouvant tourner au sarcasme, rendent cette Pylinska irrésistible.
Après l’échec d’une première tentative d’apprentissage, Schmitt fait appel à Madame Pylinska, une professeure polonaise pour le moins excentrique. Là, débute réellement la quête du “secret” de Chopin au moyen d’un piano qui prend parfois les allures d’une madeleine de Proust, à la recherche d’un temps perdu, celui des premières sensations musicales éprouvées avec sa tante.

Le premier cours, et le voyage initiatique, commencent d’ailleurs par une injonction atypique : “Couchez-vous sous le piano”, en écho à ce qu’a expérimenté le jeune Chopin dans le but de ressentir les vibrations de l’instrument. Puis, entre chaque leçon, au lieu de proposer un travail technique, sa rocambolesque professeure lui demande d’aller cueillir les fleurs au parc du Luxembourg sans faire tomber la rosée, d’écouter le silence, de faire des ronds dans l’eau pour observer les ondes, ou de regarder les effets du vent dans les arbres… Une méthode aux antipodes des formations académiques !

 

Décès d’Alfred Cortot

On se laisse prendre facilement au jeu du dialogue entre l’écrivain et sa professeure. Par exemple, lorsque Madame Pylinska fait part du décès d’Alfred Cortot (auquel répond la mine incrédule de Schmitt), la salle éclate de rire en apprenant qu’il s’agit seulement d’un chat…
Un bémol cependant, le gimmick “charité chrétienne” – utilisé à chaque fois qu’elle préfère se taire au lieu de lancer une remarque acerbe – revient un peu trop régulièrement et peut finir par lasser.

Les leçons de piano tournent à l’éducation sentimentale lorsque la professeure conseille à son élève de “faire l’amour avec quelqu’un” avant la prochaine séance et fournit d’autres recommandations censées favoriser l’abandon à la musique… jusqu’au jour où Schmitt rencontre véritablement l’amour.

Côté décor, des partitions parsèment le plafond et un fauteuil installé devant un paravent trône entre les deux protagonistes. Pour tout effet spécial on notera une simple ampoule qui descend et remonte au-dessus du Steinway symbolisant une araignée mue par la musique de Chopin. La mise en scène minimaliste signée Pascal Faber favorise une écoute attentive du texte et de la musique.

De la musique… à l’écriture

En contrepoint, le pianiste Nicolas Stavy (Prix Spécial au Concours Chopin à Varsovie en 2000) tient le rôle discret d’accompagnateur du récit au moyen d’extraits musicaux, mais aussi celui de soliste. On ne boude pas notre plaisir d’entendre une interprétation soignée de pièces intégrales telles que le Nocturne, opus 9, n° 1, le Prélude opus 28, n° 1, le Prélude opus 28, n° 7, la Ballade n°1, opus 23, ou le Prélude opus 28, n°20.

Bien sûr, il n’est pas seulement question de Chopin dans cette pièce. L’originale Madame Pylinska évoque Bach, Beethoven, Schubert ou Liszt lors de ses cours mais seul le franco-polonais semble trouver grâce à ses yeux : “Je suis monothéiste. Je n’aime qu’un compositeur : Chopin”. Ce qui a le mérite d’être clair.

L’amateur de musique classique ne trouvera pas dans ce spectacle une analyse musicologique révélant des secrets de composition ou d’interprétation mais plutôt une traduction de l’expérience sensorielle d’Eric-Emmanuel Schmitt face à Chopin. Cependant, un autre but se profile au fil de l’histoire. Tout en parlant de musique et d’amour, Schmitt nous amène habilement sur le terrain de l’écriture car on comprend que sa quête du « secret » de Chopin lui aura finalement servi à trouver les ressources essentielles à son travail d’auteur…

Julien Bordas

Spectacles Selection - « On est grisé par un récit à la fois drôle et émouvant »

MADAME PYLINSKA ET LE SECRET DE CHOPIN de Eric-Emmanuel Schmitt. Mise en scène Pascal Faber avec Eric-Emmanuel Schmitt et Nivolas Stavy au piano.
Le Schiedmayer, piano d’étude au son rébarbatif, aurait pu étouffer dans l’œuf la vocation de l’enfant de neuf ans si, un beau jour, sa tante Aimée n’avait pas fait vibrer l’instrument en caressant le clavier de ses doigts experts. L’émotion éprouvée à l’écoute du Nocturne n°1 opus 9 fut intense, « l’épiphanie d’une manière d’exister différente ». Chopin, évidemment, se blottit pour toujours dans le cœur de l’enfant.
Sur scène, Eric-Emmanuel Schmitt donne vie à son récit musical autobiographique publié chez Albin Michel en 2018. Il raconte ses années d’études au piano et son insatisfaction face aux œuvres d’un Dieu qui lui résiste. Sa rencontre avec Madame Pylinska, une professeure de piano polonaise excentrique à l’enseignement peu banal, est déterminante. Toutefois, cueillir les fleurs sans faire tomber la rosée, faire des ronds dans l’eau, observer l’effet du vent dans les arbres, ceci durant des semaines avant de poser enfin les mains sur le clavier, aurait découragé les plus enthousiastes. Mais le jeune homme s’y plia, déterminé à avoir raison de la frustration de ne pouvoir maîtriser préludes, polonaises, études et autres concerti du maître. Il entreprit ainsi la quête du « secret de Chopin ».
Il faut ce qu’il faut ! Ce n’est pas un Schiedmayer, qui trône sur la scène, mais un superbe Steinway & Sons. Lauréat de plusieurs concours internationaux dont le Prix Spécial au Concours Chopin à Varsovie en 2000, Nicolas Stavy en prend possession avec une passion semblable à celle que voue Eric-Emmanuel Schmitt au compositeur. Le livret est impressionnant. Intégralement ou en extraits, le pianiste accompagne avec virtuosité le narrateur dans le voyage initiatique de l’apprenti pianiste qu’il fut. On est grisé par un récit à la fois drôle et émouvant, on est bluffé par la dextérité avec laquelle l’auteur-comédien passe d’un lieu ou d’un personnage à l’autre, usant de différents accents et accessoires. Les compliments les plus élogieux font pâle figure face à l’ovation d’un public littéralement transporté.

M-P.P.

Gang low - « Rions avec Nicolas Stavy, Eric-Emmanuel Schmitt et Chopin »

Rions avec Nicolas Stavy, Eric-Emmanuel Schmitt et Chopin

Nicolas Stavy, Eric-Emmanuel Schmitt et Chopin. Nous avons oublié de mentionner Madame Pylinska. Ces quatre artistes appartiennent à notre époque, au passé (mais éternel) ou à la fiction. Ensemble, ils provoquent le rire du public dans un spectacle sensible où la musique et les mots s’entrelacent pour mieux compléter leurs discours respectifs.

Adapté de la fable comique écrite par Eric-Emmanuel Schmitt, le spectacle Madame Pylinska et le secret de Chopin est un moment d’humour à la fois délicat et énergique. Le jeune Eric-Emmanuel est alors étudiant en Philosophie et élève de la célèbre Ecole Normale Supérieure. Il raconte son apprentissage de la musique de Chopin auprès de la très excentrique Madame Pylinska.

Entretien avec Nicolas Stavy

D’une rencontre fortuite entre Nicolas Stavy et Eric-Emmanuel Schmitt est née l’idée d’une adaptation à la scène de Madame Pylinska et le secret de Chopin. La plume finement limée de l’écrivain s’allie au talent d’un pianiste profond. Ensemble, ils offrent au public un moment de théâtre joyeux et jouissif.

Jamais il n’a été donné à quiconque de rencontrer Chopin de cette manière. Qu’on ne se méprenne toutefois pas sur la nature profonde de cette pièce de théâtre. Elle pourrait être louée pour ses qualités pédagogiques. Découvrir Chopin en riant… Oui. Mais elle est bien davantage encore. Ce texte vivant et intense questionne les chefs d’oeuvre de Chopin pour mieux poser les questions du présent. Lire et jouer la musique pour accomplir notre plus belle mission en ce monde. Apprendre l’humilité et pratiquer l’humanité.

Anne-Sandrine Di Girlamo

EcoRéseau - « Un très beau moment théâtral et musical »

Eric-Emmanuel Schmitt nous plonge dans ses souvenirs d'enfance et redonne vie à Mme Pylinska, son ancienne professeur de piano aux méthodes excentriques. Se coucher sous l'instrument, faire des ronds dans l'eau ou encore écouter le silence. Asa grande surprise, le jeune Eric apprend plus encore que la musique: il découvre la vie. Accompagné du pianiste Nicolas Stavy, Eric-Emmanuel Schmitt donne vie à une fable pleine de tendresse comme il en a le secret où l'impressionnant Chopin devient un guide spirituel. Un très beau moment théâtral et musical.

Toute la Culture - « La magnifique leçon d’Eric-Emmanuel Schmitt, »

Prolongé jusqu’au 14 décembre 2020 au Théâtre Rive Gauche, le duo musical proposé par Eric-Emmanuel Schmitt et le pianiste virtuose Nicolas Stavy (en alternance avec Tanguy de Williencourt) nous emporte dans un tourbillon d’émotions et de délicatesse où la musique de Chopin sublime tout.

Un Steinway noir trône côté jardin, quelques partitions de musique sont comme suspendues dans l’air, un décor élégant habille la scène, enveloppée de lumières chaudes et tamisées. Eric-Emmanuel Schmitt, auteur, comédien et surtout fin mélomane va offrir au public pendant près de deux heures un moment rare de théâtre et nous conter sa passion pour Chopin.
 
Au fil d’un apprentissage exigeant auprès de Madame Pylinska, professeur de piano polonaise truculente et fantasque, nous revivons avec l’étudiant normalien de 20 ans fraîchement débarqué à Paris, son éveil sensoriel et musical.
 
Si c’est Tante Aimée qui a émerveillé la première le petit Eric-Emmanuel alors âgé de 9 ans, en jouant du Chopin sur le piano familial, c’est bien le parcours initiatique de Madame Pylinska qui lui permettra une nouvelle lecture du monde pour tenter de percer le secret du compositeur romantique. 
 
Car oui, pour jouer Chopin, déchiffrer les notes ne suffit pas, il faut ressentir la musique, aimer chaque nuance et murmurer les sons.
 
Il faudra aussi s’allonger sous le piano pour recevoir les vibrations, apprendre à cueillir des fleurs sans faire tomber les gouttes de rosée, écouter le silence…
 
De nocturnes en préludes, de sonates en ballades, la musique de Chopin accompagne avec un raffinement exquis les mots du comédien, les élève et les enrobe d’émotion.
 
Pascal Faber propose ici une mise en scène brillante permettant de conjuguer parfaitement l’éloquence du verbe à la beauté de l’interprétation pianistique, embarquant le public dans une valse sensible incomparable.
 
Si Eric-Emmanuel Schmitt porte en lui la nostalgie du compositeur qu’il n’a pas pu être, il transcende avec ses mots l’amour de la musique et nous enchante.
 
Madame Pylinska et le secret de Chopin, De et avec Eric-Emmanuel Schmitt, Au piano : Nicolas Stavy en alternance avec Tanguy de Williencourt, Mise en scène : Pascal Faber. Durée : 1h50. Succès prolongation : jusqu’au 14 décembre 2020.

Géraldine Elbaz

Au passage des artistes - « Une invitation à la réflexion tout en délicatesse. »

Quelques notes de piano « Nocturne » résonnaient jusqu’à l’extérieur du Théâtre Rive  Gauche, comme tous les Lundis, depuis le 03 Septembre. Quelques notes de musique  et nous voilà téléportés , transportés dans les souvenirs du narrateur, un décor sobre, des senteurs subtiles et délicates

j’ai repensé à mon interview avec André Manoukian ce soir au Théâtre, Madame Pylinska d’Eric Emanuel Schmitt était Madame Délicat d’Andre Manoukian, pour elles la musique est  gourmande et sensuelle, elle est cachée dans les détails de la vie, elle se réfugie dans le silence, elle ne s’apprend pas dans les conservatoires, les partitions ne se lisent pas, elles se ressentent, elles glissent sur ton corps, elles enfantent des émotions et bouleversent tes sens.

« Entendre le même morceau joué deux fois par Chopin, c’était, pour ainsi dire, entendre deux morceaux différents », selon certains dires,  le jeu de Chopin n’était pas figé, jamais définitif, était-ce cela le fameux secret de Chopin?

Tout au long du récit d’Eric Emmanuel Schmitt, mon esprit valsait au rythme de ses personnages, passionnants, captivants, émouvants, comme envoûtée, je découvre une nouvelle dimension faite de nouvelles sensations, une perception dont j’ignorais l’existence …Chopin était-ce  une façon de vivre?

Quelque notes de piano sur la scène du Théâtre Rive Gauche, et j’ai envie d’apprendre à savourer le temps qui caresse soudainement ma peau…

Une leçon de piano?  Une leçon de vie ? Ce soir c’est un roman qui se conte sur scène, une invitation à la réflexion tout en délicatesse signée Eric Emmanuel Schmitt  intarissable de vérité et d’émotion. Le Théâtre n’exprime pas les émotions, lui aussi,  comme la musique, il les fait naître … Le Théâtre provoque cette brise unique qui suffit à faire renaître ton âme…

Quelques notes finissent langoureusement sur mes joues, je me réveille comme émerveillée après un rêve où tous les possibles sont étrangement réels, un songe ou la vie était mélodie, ou les feuilles des arbres étaient libres, je me suis réveillée avec une envie d’aller au jardin de Luxembourg y observer la vie.

Je quitte le Theatre en souhaitant à chacun de croiser le chemin de Madame Pylinska…
…Vivons tant que la vie nous fait signe

Djazia Benhabiles

Critiques des blogs

Foudart - « Un spectacle éblouissant »

Madame Pylinska, aussi accueillante qu'un buisson de ronces, impose une méthode excentrique pour jouer du piano : se coucher sous l'instrument, faire des ronds dans l'eau, écouter le silence, faire lentement l'amour... Au fil de ses cours, de surprise en surprise, le jeune Éric apprend plus que la musique, il apprend la vie.

Après son triomphe en septembre 2019, Eric-Emmanuel Schmitt remonte sur les planches pour 30 représentations exceptionnelles. Dans ce monologue autobiographique et drôle où il fait vivre plusieurs personnages colorés, accompagné de Nicolas Stavy, pianiste de réputation internationale, il explore l'oeuvre de Chopin, sautant de pièces célèbres à des pages plus rares.

Nous connaissons tous le nom d’Eric-Emmanuel Schmitt, à la carrière pléthorique.

Il est impossible d´être passé à côté de Chopin, l’un des plus grands compositeurs de tous les temps. Mais, quand le premier nous parle de sa passion pour le second, c’est un peu comme si nous le découvrions pour la première fois.

 

Chopin en guide spirituel qui nous aiderait et nous apprendrait à vivre. Quel bel hommage étonnant !

 

Pascal Faber en mettant en scène Madame Pylinslka, cette fable poétique et tendre, nous donne l’occasion de plonger, avec délice, dans l’œuvre de Chopin.

 

Eric-Emmanuel Schmitt, avec beaucoup de délicatesse et de nostalgie virevolte sur scène avec un plaisir évident.

 

À la fois drôle et émouvant, il joue avec les mots et la musique et nous offre, en duo avec le merveilleux Nicolas Stavy, au piano, un spectacle éblouissant. Un accord parfait et un regard emplit d’amour et de respect pour un moment de théâtre inoubliable.

Frederic BONFILS

RegArts - « Dentelles poétiques »

Ce 3 septembre les portes du Rive Gauche rouvrent enfin, après six mois de fermeture, et les spectateurs, venus nombreux, masqués, disciplinés, ont hâte de rentrer dans la salle. Au-dessus du plateau sont suspendues des feuilles de partition géantes, à jardin trône, dans toute sa splendeur et longueur, un piano à queue, s’imposant, d’emblée, comme personnage de poids. D’un côté et de l’autre, pianiste et comédien se font face. Et Schmitt raconte. Le petit Éric découvre, à neuf ans, grâce à sa tante Aimée, l’émerveillement que déclenche la musique de Chopin. Dès lors, il n’aura cesse de vouloir bien l’interpréter lui-même au piano. Ce qui l’amènera des années plus tard, alors qu’il est déjà étudiant en Normale Sup à Paris, à suivre parallèlement et obstinément les cours de piano peu conventionnels de Madame Pylinska. Mais cette dernière est très exigeante et a une forte personnalité. Saura-t-elle dévoiler à son élève le secret de l’inégalable Chopin ?…

Avec pudeur et humour, conviction et intensité, Schmitt prouve, une fois de plus, qu’il est aussi bon auteur que comédien. Dans cette belle pièce intimiste il rend hommage, non seulement à Chopin, mais également, élégamment, à deux femmes de caractère qui ont réacheminé sa vie. Il provoque ainsi, délibérément, l’envie de mieux connaître ces femmes : ses muses, et, évidemment, le besoin de se replonger dans l’œuvre et la magie du génie de Chopin .

Les dentelles poétiques du texte se mélangent subtilement à celles des notes divines, en une harmonie enchanteresse. Nicolas Stavy, le pianiste, est un virtuose, cela va de soi, mais Éric Emmanuel n’est pas en reste : passionné qu’il est, il ne résiste pas, par instants, au plaisir visible qu’il prend à caresser les ivoires, fébrile, doigts vibrant sur le clavier. Le public est touché, en état de grâce, de ravissement.

Quant à moi, je suis encore abasourdie d’avoir autant appris et compris en une heure et demie…

Merci infiniment pour le partage du secret ! Encore et encore merci, Professeur Schmitt, pour cette fascinante, émouvante leçon !

Luana Kim

onsortoupas.fr - « Un pur chef d'oeuvre »

L’auteur nous ramène à ses jeunes années, en fin d’adolescence, avec un piano chez lui, qui le fait vibrer, tout particulièrement lorsqu’on y interprète du Chopin.

Madame Pylinska, si loin d’être sympathique au premier abord, impose une méthode excentrique pour jouer du piano : se coucher sous l’instrument, faire des ronds dans l’eau, écouter le silence, faire lentement l’amour… Au fil de ses cours, de surprise en surprise, le jeune Éric apprend plus que la musique, il apprend la vie. Nous écoutons une  fable tendre et comique, avec des chats, des araignées mélomanes, s&ans oublier une tante adorée, et surtout beaucoup de de mélodies de Chopin, interprétées sur scène par un pianiste de talent : Nicolas Stavy, Prix Chopin à Varsovie . Les airs joués au piano  donnent un rythme à ce récit, et le public se laisse bercer par toute la douceurs des nombreuses oeuvres ou extraits.

C’est Eric Emmanuel Schmitt qui  interprète son propre rôle et celui de Madame Pylinska, après avoir joué des centaines de fois Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran sur la scène du Théâtre Rive Gauche, mais aussi en France, au canada, aux Etats-Unis ou encore en Italie et au Liban. On se régale à chaque instant, que ce soit du texte, de  la musique, tout comme de l’interprétation. C’est un des grands moments de théâtre de cette rentrée, et surtout n’attendez pas pour venir l’écouter et l’applaudir. Seules 30 représentations sont prévues cette année sur la scène du Théâtre Rive Gauche. Musique et théâtre dans un même lieu, en parfaite harmonie, avec énormément d’humour. Voilà le théâtre comme on l’aime, pardon, mieux, comme on l’adore! La mise en scène sobre de Pascal Faber souligne encore mieux texte et musique!

 

Laissons la parole à Eric Emmanuel Schmitt pour la genèse de cette pièce : « Au milieu du salon familial trônait un piano sombre que torturait régulièrement ma grande sœur. Or, un jour, une femme s’assit devant le meuble et en tira des sons enchanteurs : le temps s’arrêta, la lumière envahit la pièce, on entendit la respiration du silence.

Que s’était-il passé ? Chopin… Toute ma vie, j’ai cherché le secret de ce moment-là, vécu à l’âge de dix ans. Passionné, j’ai appris la musique, étudié le piano mais Chopin m’a toujours  échappé alors qu’il  palpite sous d’autres doigts que les miens. À vingt ans, en rencontrant une professeure de piano polonaise complètement excentrique, Madame Pylinska, j’ai traqué le secret de Chopin. »

 

Guy Courtheoux